mardi 20 janvier 2009

L'étonnant discours du nouvel Inspecteur d'Académie de Charente-Maritime

Article rapporté du blog de Françoise Mesnard avec son autorisation :
Le 10 janvier dernier, le nouvel Inspecteur d'Académie , Gérard Prodhomme a réuni les élus de Saintonge pour une première prise de contact . Rien que de très habituel en la circonstance. Mais le curieux discours de M Prodhomme a suscité la colère de nombreux élus ruraux. Petit extrait du compte-rendu que j'ai reçu :

" Un petit mot sur la rencontre d'hier soir entre l'Inspecteur d'Académie et les maires de Saintonge en présence du sous-préfet de Saintes et des Inspecteurs de l'Education Nationale de Jonzac, Saint Jean d'Angely et Jonzac... Et puis , l'inspecteur d'Académie a voulu expliquer ce qu'était les EPEP, en parlant d'un grand chantier qu'il allait ouvrir avec le préfet....sans jamais prononcer le mot EPEP. Il a commencé en parlant des Regroupement Pédagogiques Intercommunaux (RPI) ruraux, des conditions de travail difficiles pour les enseignants qui y travaillent, du fait que ces petits RPI ne sont plus adaptés à l'école d'aujourd'hui et le pompon .... que les résultats des élèves qui en sortaient étaient moins bons et qu'ils avaient moins de chance de faire des études..... Ca a commencé à crier dans la salle. Deux maires se sont levés et ont quitté la salle en lui disant que ses propos étaient inadmissibles. Et là ça a commencé à partir dans tous les sens, les maires ont pris la parole les uns après les autres: tout y est passé, la suppression des RASED, les difficultés de mises en place de l'aide personnalisée , les conséquences désastreuses sur les rythmes scolaires, la suppression de la maternelle, la formation des enseignants, la vision purement budgétaire des problèmes de l'éducation nationale. Beaucoup d'élus étaient très remontés contre lui." ...

Donc, aujourd'hui , c'est officiel, l'inspecteur d'académie en personne l'a dit : les écoles en mileu rural sont nulles, les élèves sont des ploucs . Et en conséquence, une seule solution: leur disparition.
Fidèle à la méthode du président, on commence par discréditer, puis on organise un simulacre de concertation , et enfin, on démolit sans sommation au nom de la modernité.
Quelle modernité , en fait , on ne sait pas trop ! car le résultat aujourdhui , c'est un démantèlement méthodique de tous les services publics en milieu rural au moment ou l'on observe un afflux de population . Les inégalités ne cessent d'augmenter entre les territoires.
L'école souffre actuellement d'une désorganisation tant les moyens lui manquent . Ainsi, a t on supprimé les classes spécialisées en demandant aux enseignants d'accueillir les enfants handicapés dans leurs classes sans le personnel correspondant . Dans ce contexte, les écoles en mileu rural souffrent plus que les autres.
Pour finir, la dévalorisation de l'enseignement dans nos écoles ne va surement pas inciter les enseignants à y venir .
Bref, le résultat direct de cette réunion est une mobilisation sans précédent des élus locaux . 200 personnes se sont retrouvées dès le vendredi 16 janvier pour réfléchir à la meilleure facon de défendre nos écoles en milieu rural. Plusieurs Maires ont, d'ores et déjà, écrit des lettres de protestation au Ministre de l'Education.
Il y a surement des choses à faire évoluer . Mais , il y a d'autres façons de s'y prendre. Cela commence par le respect de l'autre, le respect de la parole de l'autre et le respect de la parole donnée. Puis cela continue par la définition d'un objectif commun et des meilleurs chemins pour y parvenir. Enfin, et c'est le plus important, cela suppose que réforme signifie progrès social .

Françoise Mesnard

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